Quels papiers se recyclent ou non, comment les déchets non recyclables favorisent la revalorisation
énergétique et biologique ? Quel est le parcours du déchet lors du recyclage proprement dit : c’est ce
que nous allons examiner à la loupe dans les lignes qui suivent.
Attention, les types de papier suivants ne peuvent être recyclés
Ce sont le papier calque et le papier carbone, le papier aluminium, le papier photo ou encore le
papier peint. Le papier calque est fabriqué avec de l’acide sulfurique qui altère la qualité de la
cellulose. Quant au papier carbone, il est composé à la fois de polyester, de polypropylène ainsi que
d’encre noire ou bleue nécessaire à la duplication.
Le papier aluminium des emballages du chocolat ne peut être recyclé car c’est du métal. Le papier
photo et le papier peint quant à eux ont été plastifiés à la source, c’est-à-dire lors de leur processus
de fabrication. Ils sont résistants au lavage ; or le traitement du papier recyclé doit obligatoirement
passer par cette étape – ce que nous détaillerons plus loin
Les autres types de papier cartonné tels que les cartes à jouer ne peuvent pas non plus se recycler.
Elles contiennent du plastique ainsi que de l’encre – classique ou métallique pour les cartes de
qualité offrant un rendu brillant ou nacré.
Ces types de papier ne seront donc pas placés dans votre poubelle destinée au recyclage, mais
directement à la poubelle destinée à la décharge pour leur traitement en tant que déchets ultimes. Il
en est de même pour les déchets en carton contaminés par des résidus alimentaires et des corps gras
difficiles à laver.
En revanche, tout papier et tout carton ne faisant pas partie de ceux énumérés plus haut se
recyclent ! Ce sont :
- vieux cahiers, livres usagés, journaux et magazines, emballages, enveloppes, blocs-notes
- cartons d’emballage, boîtes à chaussures, bricks de jus de fruits et de lait
La valorisation énergétique et biologique
Le papier et le carton non recyclables comme expliqué ci-dessus sont destinés à la revalorisation.
Cette dernière peut être énergétique ou biologique.
La valorisation énergétique est obtenue par incinération des déchets dans les centres sécurisés
dédiés à cet effet. Ces déchets sont transformés en énergie électrique ou thermique.
Quant à la valorisation biologique, elle est obtenue par compostage des petits déchets papiers, ou
encore par méthanisation. Cette dernière permet d’obtenir du biogaz ou du digestat utilisable en
agriculture après rajout d’un certain volume de carbone. Le digestat permet aussi d’obtenir du
biocarburant – en particulier du carburant extrait des lipides des microalgues : l’algocarburant.
Le parcours du déchet lors du processus de recyclage
La première étape consiste à préparer au traitement le papier et le carton récupéré : éliminer
éléments plastiques, spirales, trombones, agrafes. Cette étape s’appelle la trituration ou broyage,
suivie de la filtration qui a pour finalité l’extraction des fibres de cellulose. À l’issue de cette étape, on
obtient de la matière première pour emballage.
Pour obtenir du papier blanc, cette matière subit le procédé de désencrage : l’encre est décrochée du
papier grâce à l’utilisation d’une solution d’hydroxyde de sodium. L’élimination définitive de l’encre
se fait ensuite par flottaison, par lavage puis par essorage de la pâte. L’étape finale consiste au
séchage puis au blanchiment de cette dernière.
On obtient alors du nouveau papier ainsi que du carton à nouveau réutilisable, remis sur le marché
de la consommation. Les bricks recyclés peuvent même générer des panneaux d’aggloméré dans la
fabrication de meubles.
Notons néanmoins que les déchets de papier et de carton ne sont recyclables qu’une dizaine de fois
seulement en raison de l’altération de la qualité des fibres de cellulose au fil de chaque boucle.