Les déchets plastiques sont en hausse. La Banque mondiale prévoit une augmentation de leur production mondiale de 70 % d’ici 2050 si rien n’est fait. Qu’en est-il des solutions pour y remédier ? Voici 3 innovations qui pourront (en tous cas nous l’espérons !) nous assurer de meilleurs lendemains.
Intelligence Artificielle
Avez-vous déjà jeté votre tasse dans une poubelle de recyclage et vous êtes vous demandé si c’était pour du papier ou du plastique ? Que se passe-t-il lorsqu’elle est recyclée ?
Bien que ce ne soit pas vraiment une catastrophe de grande ampleur, il est tout autant vrai que le tri des déchets pour le recyclage demeure un problème majeur qui prend toute une industrie à résoudre.
Le morceau de plastique peut être couvert de saleté, déchiré, mêlé de papier ou de métal… c’est le cauchemar de tout ingénieur. Jusqu’à maintenant, seul un humain peut avoir l’intelligence et la dextérité nécessaires pour différencier un séparateur de salle de bain du support en aluminium boulonné à sa surface. Toutefois, les humains sont également connus pour leur manque de patience et inclinaison à délaisser des tâches fastidieuses et peu glamour qu’est le tri des ordures.
Dans un monde idéal, les robots constitueraient l’intégralité des usines de recyclage et sauraient facilement identifier les différents types de matériaux, aussi irréguliers, sales et mutilés soient-ils, et ils sauraient également les catégoriser correctement dans leurs bacs. Bien que cette scène ressemble à de la science-fiction, elle devient rapidement une réalité. Et cela se fait avec nul autre que l’intelligence artificielle (IA).
Elle semble même être la solution parfaite pour le recyclage des déchets en raison de la nature hautement irrégulière et imprévisible des déchets. Des chercheurs prévoient un capteur apte à non seulement identifier la composition d’un matériau, mais aussi capable de se reconfigurer en fonction l’IA des circonstances variables. On parle dans ce cas de l’usage d’algorithmes qui vont bien au-delà de la simple logique. Plusieurs pays (Japon, Norvège, États Unis) s’y sont déjà mis. Comme figure de proue, la startup américaine AMP Robotics a déjà fait d’énormes progrès en ce sens.
Des bactéries grignoteuses !
Croyez-le ou non, il existe plusieurs espèces bactériennes qui mangent du plastique non dégradable et le transforment en un polyester biodégradable – le polyhydroxyalkanoate (PHA). Mais avant que vous ne soyez trop enthousiasmé à l’idée de vous débarrasser de vos vieux couvercles, gardez cela à l’esprit: les bactéries sont limitées dans la quantité de PHA qu’elles peuvent produire, et ce, une fois arrivé à un pourcentage de leur poids cellulaire. Pour les souches à Gram négatif, cela pourrait représenter jusqu’à 80% du poids sec de la cellule. Toute amélioration nécessiterait un processus supplémentaire pour neutraliser les endotoxines présentes dans la membrane externe de ces souches. À l’opposé, les souches gram-positives pourraient être utilisées pour le même effet sans le problème des endotoxines. Toutefois, le taux de production de PHA sera bien moindre. Certains scientifiques travaillent sur le développement de souches bactériennes génétiquement modifiées qui n’offrent aucun compromis. Quoi qu’il en soit, n’hésitez pas à remercier les bactéries quand vous commanderez plus tard votre café dans du gobelet en plastique.
Dépolymérisation
C’est fou mais il y a bon nombre de personnes qui ne savent pas encore que le plastique provient du pétrole. La question se pose alors : Si c’est vraiment le cas, alors pourquoi ne pas inverser le processus ? Il s’avère que d’autres personnes ont déjà commencé à le faire. Recycling Technologies utilise notamment un processus chimique appelé craquage thermique. Le craquage thermique fait généralement partie du processus de raffinage du pétrole, mais Recycling Technologies l’utilise pour décomposer le plastique en un matériau appelé «Plaxx». Celui-ci peut être utilisé pour les produits pétroliers lourds ou reconstitué en d’autres plastiques. Bien que ce ne soit pas exactement la même chose que le pétrole, la bonne nouvelle est qu’il semble être encore meilleur. Il est toujours en cours de test, mais s’il réussit, il pourrait potentiellement être utilisé pour propulser des véhicules comme des pétroliers lourds.
Quand on considère qu’un appareil de Recycling Technologies est capable de traiter 7 000 tonnes de plastiques annuellement, le potentiel pour rattraper l’énorme production mondiale de déchets plastiques n’est plus complètement hors de vue.